Le complexe d’immeubles brun foncé, situé à flanc de coteau et donnant sur la ville de Zurich, isole presque complètement du vacarme urbain. Sur les hauteurs du Käferberg, dans la Tièchestrasse avec une vue sur Zurich et sur le lac, la Coopérative de construction du personnel fédéral (BEP) a construit un nouveau lotissement qui regroupe plus de 70 logements coopératifs.
Les exigences concernant cette nouvelle construction stipulaient que le lotissement devait être construit conformément à la norme écologique Minergie-P. La maître d’ouvrage nous a rapidement intégrés au projet en tant que prestataire pour la planification, le financement et la réalisation. Depuis que le projet est achevé, nous sommes également responsables de l’exploitation des installations de production d’énergie. Les immeubles d’habitation sont mitoyens et présentent des besoins énergétiques comparables. Ce projet se prêtait donc parfaitement à l’utilisation de diverses technologies en matière d’installations de production d’énergie pour ensuite pouvoir les comparer dans la pratique.
Tous les bâtiments de la Tièchestrasse sont raccordés à une installation photovoltaïque sur le toit. Pour la production de chaleur et de refroidissement via un système de refroidissement passif, ainsi que pour l’eau chaude sanitaire, ils sont équipés de sondes géothermiques et de pompes à chaleur. L’un des immeubles possède également un absorbeur thermique qui renvoie l’énergie solaire au sol via une sonde géothermique, régénérant ainsi l’accumulateur souterrain. La régénération améliore l’efficacité de l’installation.
Un autre immeuble est équipé d’une installation de production de chaleur à commande intelligente. Le système inclut des données météorologiques. Au lieu d’une mesure moyenne sur 24 heures basée sur des données rétrospectives, cette installation commence à chauffer dès que le froid est annoncé, ou se met à l’arrêt dès qu’il est prévu que les températures remontent.
Une sonde géothermique à CO₂ spéciale est montée sur une autre installation de test. Les sondes géothermiques habituelles contiennent un mélange eau-glycol et un autre système de tubes. L’avantage de la sonde géothermique à CO₂ réside dans le fait qu’elle est plus écologique: le CO₂ peut également être utilisé comme agent caloporteur dans les zones de protection des eaux. Dans la partie inférieure de cette sonde, le CO₂ est à l’état liquide. Le transfert de chaleur du sol fait passer ce liquide à l’état de vapeur. La vapeur monte ensuite dans la tête de la sonde, où elle se condense, émet de la chaleur et revient à l’état liquide. L’ensemble ne nécessite pas d’énergie d’entraînement supplémentaire.
Les sondes géothermiques permettent de couvrir à 100% les besoins en chauffage de tous les immeubles. Les logements peuvent aussi être refroidis. Lors du système de refroidissement passif, la chaleur des logements est récupérée par l’équipement de chauffage au sol, qui renvoie ensuite l’énergie dans le sol par le biais de la sonde géothermique. L’accumulateur souterrain est régénéré, ce qui améliore l’efficacité en hiver.
Les résidentes et résidents ne remarquent rien des différents concepts d’approvisionnement en énergie, à l’exception de celles et ceux qui décident de s’y intéresser. En revanche, ce que tout le monde remarque avec plaisir, c’est l’avoir qui apparaît sur leur facture d’électricité grâce à l’énergie solaire. Une partie des besoins en électricité des locataires est couverte par l’installation photovoltaïque qui se trouve sur le toit. La majorité de l’énergie solaire est utilisée pour l’exploitation des pompes à chaleur.
Notre responsable de projet, Pascal Leumann, participe depuis le début à ce projet. Ce qu’il apprécie par-dessus tout, c’est de pouvoir comparer directement et dans la pratique les différents concepts d’approvisionnement en énergie.