L’été 2022 nous a clairement montré les conséquences d’une chaleur et d’une sécheresse croissantes, même sous nos latitudes. Depuis 1864, les températures ont nettement augmenté dans notre pays. Selon MétéoSuisse, la température moyenne annuelle est aujourd’hui supérieure d’environ 2 °C à celle de cette époque. Il est clair que les températures vont continuer à grimper à l’avenir. Reste à savoir dans quelle mesure: cette hausse dépendra essentiellement de notre capacité à stopper ou du moins à ralentir le réchauffement climatique anthropique.
Le changement climatique se fait particulièrement sentir dans les villes, car celles-ci sont densément peuplées et très fermées. Les espaces verts avec des arbres qui produisent de l’ombre et les couloirs d’air froid qui devraient apporter de la fraîcheur sont souvent inexistants ou insuffisants. Par conséquent, des îlots de chaleur se forment dans les zones urbaines, où le thermomètre affiche la nuit jusqu’à 10 °C de plus que dans les zones environnantes. Pour contrer cet effet d’îlot de chaleur, il est nécessaire d’établir un catalogue de mesures pour chaque site. Les principes les plus importants pour une planification et une construction adaptées au climat en milieu urbain sont les suivants:
Pour que les mesures de prévention et de réduction de la chaleur soient appliquées dans la pratique, le développement urbain adapté à la chaleur doit être l’objet d’une intégration dans l’aménagement du territoire et les lois sur la construction. Mais ce développement futur peut également être défini au moyen de la mise en place par les maîtres d’ouvrage d’exigences bien spécifiques pour la candidature des architectes. Les grands maîtres d’ouvrage, en particulier, ont déjà reconnu que les mesures de réduction de la chaleur sont un facteur important pour une qualité de séjour élevée et donc un avantage pour la commercialisation des biens immobiliers.
Non seulement les espaces extérieurs doivent être planifiés et construits en tenant compte du climat, mais aussi les bâtiments. Pour qu’ils offrent la qualité de séjour souhaitée dans 50 ou 100 ans malgré un climat plus chaud, leur intérieur doit rester aussi frais que possible, même en cas de chaleur persistante. Pour y parvenir sans avoir recours à des appareils climatiseurs qui consomment de l’électricité et réchauffent l’environnement, des paramètres de conception tels que l’orientation du bâtiment, la surface des fenêtres ou la capacité de stockage du bâtiment sont décisifs. Les plafonds et les sols massifs, par exemple, emmagasinent la chaleur en raison de leurs dimensions et la température ambiante augmente plus lentement.
Les fenêtres font également l’objet d’une attention particulière lors de la conception de bâtiments tenant compte du climat. Certes, durant les mois d’hiver, les grands vitrages ont l’avantage de laisser pénétrer beaucoup de lumière du jour à l’intérieur et d’assurer un apport de chaleur solaire élevé, mais en été, cette chaleur est de trop. C’est pourquoi il est recommandé de renoncer autant que possible aux baies vitrées et de trouver un équilibre entre le confort visuel et le confort thermique. La valeur repère de la proportion de fenêtres dans les immeubles résidentiels peut atteindre 30% et 40% au maximum dans les immeubles de bureaux.
En cas de chaleur prolongée, même un bâtiment bien conçu finit par se réchauffer. Il est extrêmement efficace d’évacuer durant la nuit la chaleur accumulée. Cela peut se faire par exemple par une ventilation transversale. Il vaut mieux concevoir un bâtiment de manière à ce qu’un effet de cheminée se crée. L’air frais extérieur pénètre à l’intérieur par des volets d’aération installés dans la façade, par exemple à côté des fenêtres, et est évacué par la cage d’escalier et une ouverture dans le toit. De telles solutions n’entraînent aucun surcoût ou seulement un surcoût minime et sont plus efficaces que les climatiseurs. Les immeubles de bureaux sont aujourd’hui déjà souvent équipés d’un système de refroidissement, contrairement aux immeubles résidentiels. Cela s’explique par la forte chaleur produite en interne par les utilisatrices et utilisateurs ainsi que l’infrastructure informatique, mais souvent aussi par l’architecture, qui privilégie des façades avec une grande proportion de verre. Il existe des immeubles de bureaux dont les besoins en énergie de refroidissement égalent déjà ceux du chauffage. D’ici 2100, selon l’évolution climatique, les immeubles de bureaux pourraient nécessiter jusqu’à dix fois plus d’énergie pour le refroidissement que pour le chauffage. Cela pourrait faire exploser les coûts d’exploitation et compliquer la rentabilité de l’exploitation des bâtiments.
Dans l’idéal, un refroidissement passif respectueux de l’environnement couvre les besoins en refroidissement de base des bureaux ou des logements. En Suisse, différentes sources d’énergie existent pour le système de refroidissement passif. La géothermie exploitée par des sondes est souvent utilisée. En hiver, l’énergie thermique du sol sert de source de chaleur, mais en été, elle sert également pour le refroidissement, car les températures qui y sont recensées sont nettement inférieures aux températures ambiantes en surface. Ce sont surtout les eaux lacustres qui entrent en ligne de compte comme autre source d’énergie, car les nombreux lacs suisses constituent un réservoir thermique précieux. Comme les rives des lacs sont souvent densément peuplées, cette eau peut facilement être utilisée pour alimenter de nombreux bâtiments. Que ce soit avec des sondes géothermiques, l’eau de lacs ou d’autres variantes: Il est essentiel que le refroidissement pendant le fonctionnement consomme le moins d’énergie possible. Les maîtres d’ouvrage, les investisseuses et investisseurs ainsi que les architectes devraient donc discuter de ce sujet en amont et examiner les options envisageables. Il est ainsi possible de réaliser des bâtiments avec beaucoup de confort climatique, même pendant les étés chauds à venir, sans impact supplémentaire sur l’environnement. Un exemple intéressant de mise en œuvre est la solution énergétique pour le site de Côté Parc à Genève.
Il ne faut pas perdre de vue que dans les immeubles résidentiels, l’énergie de refroidissement nécessaire reste plutôt faible par rapport aux besoins en chaleur de chauffage. C’est pourquoi la décarbonisation de l’approvisionnement en chaleur doit rester un objectif prioritaire pour atteindre l’objectif zéro émission nette. Il est aujourd’hui possible de se chauffer efficacement de manière écologique, car il existe différents systèmes de chauffage renouvelables qui sont techniquement au point et rentables.
L’approvisionnement en énergies renouvelables est un point clé pour permettre à la Suisse d’atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique 2050 et de réduire ses émissions de CO2. Les investisseurs et les propriétaires qui souhaitent contribuer à cet objectif bénéficient eux aussi d’une solution adaptée: Vous bénéficiez d’une solution économique attrayante et d’une grande sécurité de planification des coûts transparents. Il est important d’impliquer les fournisseurs d’énergie dans votre projet le plus tôt possible. Grâce à leur savoir-faire et à leur expérience, ils identifient des potentiels, par exemple en termes de solutions couvrant plusieurs terrains ou de combinaisons de sources d’énergie disponibles localement. Cela permet de créer des bâtiments et des sites intégrant une solution énergétique durable et efficace dans laquelle sont intégrés tous les aspects importants, du photovoltaïque à la mobilité électrique en passant par l’approvisionnement en chaleur et en froid.
Transformation écoresponsable des ateliers CFF en un espace urbain vivant.